« Il y a bientôt un an, j'ai découvert que mon compagnon était touché par l'alcoolisme.
Démunie, désœuvrée, J'ai cherché de l'aide, des réponses à mes questions.
Dans mes recherches internet, une association m'a interpellé : elle portait le nom "stop a alcool". Le nom est simple mais efficace et définissait ce que chaque conjoint d'un alcoolique souhaite : "que cela s'arrête".
Ce soir là, J'ai appelé la ligne réservée aux malades.
Oui, la ligne réservée aux malades : pour crier ma détresse, mon incompréhension, ma colère.
Yves a décroché.
La voix calme et rassurante.
Quelques minutes ont suffi pour que je comprenne que j'étais au bon endroit, au bon moment.
Mon compagnon a mis du temps à accepter de rejoindre cette association (déni, colère, persuasion d'y arriver seul....).
Et puis, après un sevrage, il a pris conscience de sa fragilité. Il a appelé Yves et a trouvé des amis, des vrais amis qui vous écoutent, qui ne vous jugent pas, qui ne vous coupent pas la parole quand vous exprimez vos peurs, vos faiblesses et qui vous comprennent, qui savent, qui ressentent, qui parlent le même langage... Ces mêmes amis qui vous encouragent, ceux qui vous tirent vers le haut, ceux-la même qui vous remuent aussi pour vous faire prendre conscience des choses, qui vous font avancer.
Car si vous venez aux réunions, c'est bien pour avancer, pour vous en sortir.
Mon compagnon est allé à sa première réunion seul. Il avait peur du cliché de réunions avec cérémonial plus ou moins religieux vu souvent dans les films ou à la télévision.
Mais je l'ai encouragé à y aller en lui précisant que je n'avais pas ressenti l'association comme cela, qu'elle me semblait différente, chaleureuse.
Il et revenu enchanté et m'a demandé de l'accompagner aux suivantes.
Je l'ai fait pour lui ......puis pour moi.
Ses amis sont devenus les miens, ils m'ont aidé dans leurs témoignages à comprendre cette "maladie", bien loin de l'idée que je m'étais faite au départ.
Et puis, l'accueil qu'ils m'ont témoigné m'a bouleversée, réconfortée.
J'ai compris qu'en tant que "malade indirecte de par ma souffrance, que j'avais moi aussi besoin d'aide, besoin d'apprendre à l'accompagner, à extérioriser mes peurs, à apprendre a vivre avec cette maladie au quotidien.
Les "réunions" sont pour plutôt pour moi des rendez-vous entre amis, ou on se raconte ou on en est, on demande conseil, astuces pour vivre le quotidien....et on y trouve une belle énergie, un investissement incroyable des membres de l'association…Merci ! » - (AS – Clamart)